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Doit-on craindre l’échec?

Échec: ce mot résonne, retentit, claque.

Il transpire la défaite, le négatif.

S’il était encore nécessaire de s’en convaincre, il suffirait d’avoir en tête cette référence maritime: «échouer (navire) – Toucher le fond paraccident et se trouver arrêté dans sa marche.»

De fait, l’échec est craint; il hante. A l’instar de la réussite, il n’est pas fêté en entreprise. Pas davantage ailleurs. Imaginez-vous quelques instants les joueurs de l’équipe de France de football célébrer leur élimination précoce de l’Euro 2021?

L’échec est à fuir, à proscrire: il n’y a pas de droit à l’échec. Pourtant, l’échec appelle à l’introspection. Il conduit à s’interroger sur ses causes et ses conséquences. S’il constitue un coup d’arrêt, il suscite l’interrogation, favorise une remise en question, suggère le rebond tel le cale-pied du sprinter!

D’aucuns (les plus pessimistes) diront qu’il est des échecs dont on ne se relève pas. En est-on vraiment certain?

Il n’y a pas – ou si peu – de création, d’invention, d’innovation sans une bonne part d’échec. Il est à corréler avec la prise de risque. Échouer n’est pas nécessairement synonyme d’incompétence. Celui qui échoue prend souvent une initiative, un risque. Il fait preuve d’audace. Ainsi, à certains égards, l’échec est à déconnecter de la compétence mais à relier à l’identité.

L’échec a donc sa place en entreprise comme un élément moteur de la transformation, de l’innovation sociale, de la créativité, sous réserve qu’on le tolère, qu’on le mesure, qu’on l’accompagne.